L'actuelle station pilote, résultat d'un partenariat entre la municipalité d'Houmt Souk et la société allemande GIZ, traite pour l'instant les déchets organiques de 3 hôtels de l'île, soit au maximum une tonne de bio-déchets par jour.
Le but est bien entendu de généraliser par la suite la collecte de ces déchets et de l'étendre à tous les établissements hôteliers ainsi qu'à d'autres établissements tels que les restaurants, marchés, etc. et de produire du compost, à redistribuer gracieusement ou moyennant paiement.
L'actuelle station "miniature" a également un but informatif, pédagogique et pourra accueillir des groupes scolaires ou autres, interessés par cette démarche écologique.
Sur place, Messieurs Amor et Wissem Chaabane de Mellita, s'attachent avec passion et conviction à diriger cette station, et à informer la population de l'île sur les différentes étapes du compostage. Des journées d'information ont d'ailleurs déjà été organisées au cours de la première quinzaine de ce mois de novembre.
Contrairement à ce que certains craignaient, aucune nuisance (mauvaise odeur, insectes, etc.) n'est occasionnée aux résidents environnants. Il suffit de se rendre sur place pour le constater.
"Les bio-déchets représentent 65 % des déchets domestiques, et dépassent les 70 % dans les zones touristiques. Leur collecte et leur mise en décharge reste difficiles et non maîtrisées (mauvaise odeur, production de méthane, lixiviats, ...)
Objectifs :
- Assurer un programme de formation (citoyens, hôteliers),
- Amener les responsables des trois municipalités de Djerba (Houmt Souk, Midoun, Ajim) et les hôteliers à adopter la collecte sélective,
- Initier les utilisateurs au fonctionnement du procédé de l'aération forcée."
Plus d'informations sur la gestion des déchets hôteliers, cliquez ici.
- SOS EAU (12.07.2012)
- ENTREPRISE DE DECHETS A DJERBA (17.04.2012)
"Les quelques fois où j'ai dû déménager, je me suis dit "Quelle galère, je ne sais pas par quel bout commencer", et pourtant, peu importe comment j'ai entamé ce travail long et pénible, j'y suis toujours arrivée et j'en ai même retiré une certaine satisfaction. J'ai donc décidé de m'attaquer au problème de l'environnement à Djerba de la même manière.
Le point de départ de mon action est donc une rencontre avec une jeune femme, Mme Latifa MARSIT. En suivant une vague indication de la municipalité d'Houmt-Souk, je me suis rendue début avril 2012 à Midoun, derrière l'ISET et j'ai en effet trouvé un espace où s'entassaient des dizaines de sacs remplis de bouteilles en plastique.
L'accueil fut chaleureux et les personnes présentes appelèrent celle qui se présenta comme la patronne des lieux (en toute simplicité). Après m'avoir fait visiter sa petite entreprise, Latifa m'expliqua qu'elle avait suivi ses études de droit jusqu'à un magistère obtenu à Sfax. Elle n'aurait pas imaginé, à l'époque, se retrouver dans cette activité de tri du plastique mais face au chômage, le choix fut vite fait.
Après des démarches auprès de l'ANGED (Agence Nationale de Gestion des Déchets) et d'une banque, elle a obtenu un prêt pour investir dans son matériel de travail en 2007. Quelle est sa démarche pour récolter le plastique ? Au fil des années, elle a su créer un réseau d'approvisionnement à travers les nombreux particuliers qui, dans leurs quartiers, collectent bouteilles, bidons, chaises et tout objet en matière plastique et que Latifa rémunère selon un tarif de 300 millimes le kilo. Cela permet à des personnes à revenus modestes d'arrondir leurs fins de mois et contribue à limiter la dispersion de ces déchets dans la nature.
Une fois les sacs arrivés dans son entreprise, ses employés commencent le tri entre les différents types de plastiques. Elle emploie 2 personnes (un homme et une femme) en ce moment car pendant l'hiver, elle reçoit moins de plastique mais en été, elle a parfois embauché jusqu'à 20 personnes.
- "C'est difficile de trouver du personnel car c'est un travail fatigant et beaucoup de jeunes préfèrent chercher dans les souks ou les hôtels car l'argent est plus facile à gagner. Quand je leur demande de remplir les formulaires pour que je les déclare auprès de la CNSS, ils me demande d'attendre un peu ; certains abandonnent au bout de quelques jours".
Mais pour Latifa le problème principal n'est pas de trouver du personnel mais d'avoir un apport régulier de plastique tout au long de l'année.
- "C'est le centre ECO LEF de Midoun qui récupère les bouteilles en plastique mais pour ce faire, je dois atteindre un minimum de 6000 kilos ; l'argent que génère ce plastique est versée par l'ANGED directement sur le compte de ma banque qui ponctionne mensuellement le prêt qui a été échelonné sur 10 ans."
Pendant l'été, Latifa arrive à joindre les deux bouts, à payer son crédit et à régler les salaires de ses employés en temps et en heure mais le reste de l'année, elle doit faire face à des difficultés d'approvisionnement et n'atteint son quota de 6 tonnes que tous les deux mois. Je lui ai fait part de mon étonnement car connaissant l'énorme consommation des hôtels en bouteilles d'eau et sodas, je voulais savoir pourquoi elle ne travaillait pas plus avec eux.
- "Je travaille seulement avec quelques hôtels mais le problème c'est le temps que je dois passer à attendre le bon de sortie ; si le directeur est en réunion, je dois parfois attendre une heure ou deux dans ma camionnette ; j'ai même arrêté de travailler avec certains hôteliers qui n'acceptaient de de me laisser prendre le plastique (contre rémunération) qu'à condition que je les débarrasse du reste de leurs déchets, sans aucun tri préalable. Par respect pour mes employés, j'ai préféré refuser ce genre d'arrangement".
J'étais stupéfaite.Quand on sait le prix de revient d'une bouteille d'eau et le prix auquel elle est vendue aux clients des hôtels, je ne peux pas croire que ces hôteliers puissent encore exercer un tel chantage !
Quel pavé dans la mare! Depuis ce jour-là, je n'ai qu'une seule idée en tête : imposer aux hôtels le tri de leurs déchets dont la partie organique doit être ramassée par les services des municipalités concernées et dont la part recyclable devrait être récupérée gratuitement par des entreprises comme celle de Latifa.
Ce projet permettrait de créer des emplois verts et garantirait aussi une meilleure traçabilité des déchets car vous n'êtes pas sans savoir que de nombreux hôtels profitent encore des services de privés sans scrupules pour aller déverser leurs déchets pêle-mêle dans la campagne djerbienne. Certaines associations ont déjà dénoncé ces actes, leurs militants ont même bloqué des tracteurs dont les commanditaires ont été démasqués. Le massacre a assez duré, les hôteliers doivent assumer leur part de responsabilité et les associations doivent mener une campagne d'information et d'actions pour enrayer ce mécanisme désastreux.
Dans le cadre de l'association Citoyenneté et Libertés, un projet dans ce sens va être mis en place et j'espère que nous trouverons parmi les hôteliers de Djerba, des personnes responsables et conscientes de leur rôle à jouer dans cette entreprise."
Laetitia.J.
p.s. : Cette entreprise familiale se charge également d'aller chez les particuliers pour les débarrasser gratuitement de déchets encombrants, tels que vieilles machines à laver, moteurs, gazinières, matelas, meubles cassés, etc., ce qui évite de les voir pourir le long des routes et des pistes.
Numéros de téléphone : +216. 75.731.291 / +216.97.335.038
- GESTION DE L'EAU ET DES DECHETS A DJERBA (17.04.2012)
Les participants à la 6ème conférence de l'OMT sur le Tourisme en Méditerranée sont arrivés hier à Djerba. Ce dimanche, ceux qui le souhaitent pourront faire soit un tour de l'île sur 1/2 journée (chaussée romaine, Guellala, synagogue d'Erriadh et retour par le port et le fort espagnol), ou bien bénéficier d'une visite plus approfondie intitulée "Djerba comme on l'aime" proposée en 4 X 4 et qui leur fera découvrir des petits villages, tels que Ghizen, Sedghiene, Beni Maagal, Guellala (musée et potiers), synagogue d'Erriadh pour finir par la visite d'un foundouk d'Houmt Souk.
Les parcours de ces excursions auront-ils été exceptionnellement nettoyés, les chantiers illégaux qui pullulent sur l'île cachés, je doute qu'une vraie vision de l'île soit proposée à ces visiteurs. Il est à souhaiter que certains prennent le temps de sortir des sentiers battus pour se rendre compte de la réalité éco-environnementale de l'île.
On devrait peut-être exposer la réflexion autrement et au lieu de réfléchir sur quel tourisme pour la Méditerranée, parler de quelle Méditerranée pour le tourisme quand on voit par exemple la terrible situation environnementale de Gabès non loin de Djerba (album photo Facebook ici), sans parler encore une fois de la gestion de l'eau douce à Djerba, eau douce qui comme ailleurs part dans des piscines, des centres balnéo à profusion, des espaces verts aménagés de plantes très consommatrices en eau douce, etc.
Deux documents PDF fort intéressants concernant ces sujets :
1/ Diagnostic Djerba : ici.
2/ Impact du tourisme sur l'environnement à Djerba : là.
Apparemment, des budgets sont prévus pour équiper de caméras les rues de Tunis et d'ailleurs pour une meilleure surveillance sécuritaire mais pas pour le ramassage et le traitement des déchets et eaux usées pour une meilleure qualité de vie des citoyens et un meilleur accueil des visiteurs étrangers.
- CORRUPTION ET ECOLOGIE A DJERBA (05.04.2012)
"Je fais partie d'un comité formé par plusieurs bénévoles et associations écologiques à Djerba. Nous avons pris en charge le dossier du pillage des dunes de sable et des déchetteries clandestines qui deviennent incontrôlables et qui menacent toute la zone rurale de Mezraya.
Samedi dernier, 31 mars 2012, un tracteur non immatriculé a voulu déverser sa remorque remplie de déchets polluants dans une zone rurale tout près de la nouvelle station de dessalement d'eau de mer à Mezraya.
Un instituteur retraité a essayé d'alerter le conducteur en tentant de lui expliquer la gravité de cette pratique qui offre à plusieurs hôteliers un moyen rapide et économique de se débarrasser de leurs déchets.
Un enseignant issu de la même famille les a rejoints et a été témoin des insultes et de l'humiliation subies par son proche qui arrêté le tracteur.
Le conducteur les a menacés de leur foncer dessus s'ils l'empêchaient de finir sa mission. La réaction du jeune enseignant fut spontanée et légitime. Il a eu recours à la force pour obliger le conducteur à descendre du tracteur et le rendre inoffensif. Ce dernier n'a pas pour autant cessé de les humilier par des insultes. Un troisième enseignant habitant du quartier les a rejoints afin de les soutenir et garder le chauffeur en infraction en attendant l'arrivée des policiers.
Suite à des appels successifs, la police n'a répondu qu'à la demande du président de l'arrondissement municipal de Mezraya. La police est finalement venue mais n'a pas voulu coopérer avec la municipalité pour emmener le tracteur à la fourrière municipale !!! Ce conducteur s'en est sorti innocenté et a même porté plainte contre ces enseignants.
L'écologie sur l'île est prise en otage par des corrompus et des responsables dans les forces de l'ordre sont également impliqués.
Ces infractions écologiques qui menacent cette zone sont devenus quotidiennes et nécessitent des réactions urgentes et sérieuses de la part des organismes concernés.
Nous essayons de rappeler que l'OMT s'est présentée à Djerba le 11 Avril 2003 pour signer avec d'autres ONG écologiques une déclaration qu'ils ont intitulé : "Djerba Declaration on Tourism Impact on Climate Change"
Il est regrettable de devoir rappeler cette déclaration à des hôteliers qui se considèrent dignes de parler de Destination Management alors qu'ils poursuivent des crimes écologiques intolérables.
Je serais à votre entière disponibilité pour tout détail qui peut vous servir à rédiger un communiqué de presse ou qui peut servir de témoignage dans des réclamations pour tout organisme concerné.
Prière de tenir en compte de l'urgence de ce message et bienvenue à vos réactions (médias et associations).
Merci pour votre attention."
Bilel Hawari
- COMPTE-RENDU JOURNEE "DJERBA EN DANGER" (05.02.2012)
"Aujourd'hui, sur Djerba, a été organisée une journée de sensibilisation: "Djerba; patrimoine historique, architectural et écologique en péril", journée au cours de laquelle djerbiens (associations, représentants de partis politiques, spécialistes, etc.. bref membres de la societé "Djerbienne de tous horizons) avons visité plusieurs endroits et sites sur l'île. Le but: sensibiliser les gens et leur montrer les "Horribles dépassements" et les massacres qu'ont subit et subissent ces sites ces derniers temps et surtout après la révolution... c'était l'HORREUR !!!.
*Carrières sauvages pour prendre du sable (Ce qui est interdit par la loi).
*Digues ou "épis" installés en bordures de mer par des hôteliers pour créer des plages "artificielles" privées à leurs hôtels (une catastrophe pour tout un éco-système de la zone Aghir...
*Décharges sauvages catastrophiques !!!
*Monuments historiques classés saccagés (mosquées, Meninx, le site archéologique de Henchir Bourgou (à coté de l'ISET Midoun).
* Mais surtout le site archéologique de Meninx (juste derrière la caserne des BOB pas loin de la nécropole) là où on se prépare pour construire une grande station de "pompage" de gaz de ville, le "pauvre Monsieur BOUCHEMMAOUI" a eu un accord (verbal dit-on) pour construire sur le site classé !!!! Pire il a commencé les travaux) et personne n'intervient ...
Vue la "passivité" des Djerbiens (que je représente) et la gravité de la situation sur le site du Meninx, à peine rentré chez moi j'ai eu l'idée d'envoyer un message Facebook à un ami, ancien collègue, professeur et Docteur en la matière.
Je vous fait partager nos messages en mode Copier/Coller.
- "IMPORTANT : Monsieur....................... : (et spécial pour vous). Ce matin en faisant l'état des lieux sur le site du Meninx... quelle ne fut pas notre surprise .Dans quelques endroits là où leurs engins creusent (pour bientôt couler (du béton) les sous-bassements de la future station) des vestiges du site apparaissent clairs et nets et surtout endomagés ... Avec mon oeil de guide de tourisme et dans l'un des fossés creusés, quelques pierres "instables" dans la terre à 1 m du sol ont attirées mon attention. Avec une barre de fer j'ai dégagé la première , puis une autre , et une suivante ...,la surprise Cf(les photos jointes) !!! une cavité taillée dans le calcaire blanc (40 cm/40cm sur plus d'1m 30) et couverte par un dallage (une plaque de calcaire blanc) ??? De quoi s'agit-il ?? Une tombe me semble-t-il sans pouvoir l'affirmer et sans en être sûr.
(c'est pourquoi je vous envoie ces quelques photos prises par mon téléphone portable)...
J'ai appelé quelques personnes présentes "spécialistes" (Dr Sadok B. Omrane, Mr Sami Ben Taher de l'INP, Naceur BOUABID de l'ASSIDJE). Certaines ont dit que c'est une tombe , d'autres une conduite d'eau !!! Du coup dans les autres fossés d'à côté d'autres jeunes on commencé à creuser dans les endroits "suspects" ... Trois autres cavité identiques ont été trouvées : SOUS LE REGARD DES OUVRIERS DU CHANTIER !!!!
Nous avons quitté l'endroit pour terminer notre programme de la journée sensibilisation, sans pouvoir rien faire !!!
Le chantier continu ...et le béton ne va pas tarder à être coulé !!! et donc tout va "disparaitre de nouveau" ...les autorités ne font rien, ne disent rien, ne réagissent pas... Que peut-on faire ??? A qui pourrons-nous nous adresser ??? Qui peut nous aider à demander l'arrêt immédiat des travaux (provisoire), juste le temps de vérifier ces "découvertes" ???
MERCI."
La réponse n'a pas tardé ...la voilà (en copier/coller) :
- "Merci pour les photos, bien que peu lisibles, il pourrait probablement s'agir d'une conduite d'eaux usées (des égoûts), mais quelle que soit leur nature et leur fonction, c'est toujrours un témoignage archéologique. Le seul compétent sur le plan administratif pour bloquer même provisoirement les travaux, c'est Sami Bettaher, qui représente l'INP. A lui d'informer la direction générale, Mr. Ahmed Ferjaoui, et rien qu'une simple correspondance au gouverneur de Médenine, ferait l'affaire, afin d'effectuer les sondages, et savoir de quoi il s'agit exactement et conserver une documentation de cette découverte fortuite. A contacter absolument Sami et personne d'autre car il est le seul vis-à-vis, compétent en la matière, à l'égard des autorités locales et régionales-
- "ok Juste pour info, Sami était parmi nous aujourd'hui !!! Et ce que beaucoup n'ont pas apprécié est sa "passivité" ...de plus qu'il est maintenant à la tête de la mairie de Houmt souk (après avoir "Dégagé" l'ancien conseil municipal ) donc il est le premier responsable de la mairie de Houmt Souk!!! Mais hélas ...et c'est ce que tout le monde répétait aujourd'hui: c'est lui qui a donné l'accord VERBAL à Mr Bouchammaoui pour "installer la station de gaz de ville à l'endroit sus cité (Le site de 70 ha de Meninx CLASSE)... Projet qualifié d' "Interêt Public" MASLA7A 3AMMA... Un représentent de l'INP qui dit OK (verbal dit-on) à installer un tel projet sur un site archéologique classé et qu'il connait très bien !!!"
- "C'est louche ça !!!!(avis personnel). Je préfère ne pas me prononcer sur sa personne, mais dans ce cas, un télégramme au nom du ministre doit être adressé dès que possible. A lui de demander des explications aux instances chargées du patrimoine, d'autant plus que Ferjaoui est débordé de dossiers de tout genre. Faites le demain à titre d'information, en disant les choses clairement tel que tu viens de me l'exposer. A ne pas oublier non plus, les médias, c'est efficace. Facebook, ça va de soi. Passe les photos immédiatement, et tu vas voir que le résultat y sera en peu de temps."
- "Ok merci."
Me voila donc suivre ses conseil et partager les photos et le "dialogue".
Jamil Denguir - Djerba, le 04 février 2012
Ce post est la reprise d'un commentaire (ici) que j'ai souhaité mettre plus en avant. Par souci d'une lecture plus confortable, j'ai pris l'initiative de supprimer les abréviations et de corriger quelques petites fautes d'orthographe (compréhensibles dans le "feu de l'action"), ce qui ne change en rien la teneur de l'échange.
- MASSACRE DE LA NATURE ET DE LA BIODIVERSITE A DJERBA (04.02.2012)
"Les actions de destruction et de massacre de la nature de l'île se poursuivent avec arrogance et surtout soutenues par une attitude qui ne tient compte d'aucune valeur de droit, c'est le sentiment d'impunité qui prévaut. De nuit et de jour, une panoplie de camions, tracteurs et une horde de pilleurs déferlent sans arrêt sur tous les sites écologiques, et archéologiques pour piller sables, pierres et pièces archéologiques. Le massacre ne peut plus durer, réveillez-vous citoyens !!. Ils s'attaquent aux sources même de la vie, pour empocher des fortunes.
Les photos suivantes (obscures) ont été prises en pleine nuit dans une action de citoyenneté regroupant associations et citoyens, découvrant les infracteurs en flagrant délit, la nuit du 29 Janvier 2012, il faisait 8 degrés au plus. D'autres photos ont été prises le lendemain matin pour découvrir l'ampleur des dégâts : Un dépotoir rassemblant tous les déchets et toutes les saletés polluantes pour camoufler l'étendue des profondeurs des ravages entrepris dans les terrains agricoles de Sadhgiane, à quelques mètres de la route reliant Houmt-Souk à Midoun...
Le même spectacle se reproduit partout dans l'île, à Dhahrat Adloun (à un Km de Srandi), où 9 mètres de la colline ont été rasés en profondeur : la moitié de la colline a été sapée.
A Souk el Guebli, site Punique précieux, on liquide des gisements de pierres, on transporte les pierres du site archéologique. Le même gâchis se perpétue à Bourgou (Site archéologique punique très ancien), à Aghir (la plage publique), à Mozrane où on est entrain de détruire une colline...
A tout ceci, s'ajoutent bien sûr tous les dégâts qu'ont fait subir à l'île cette même bande d'ennemis de la vie, à Borj Jilij, à Cheikh Yahya, à Kouz er-Rmal, et bien partout dans le site insulaire."
Mohamed Gouja
Photos sur l'article page Facebook de l'ASSIDJE.
- DJERBA EN DANGER (03.02.2012)
"Djerba Mémoire et l'Association de Sauvegarde de l'Ile de Djerba (ASSIDJE) avec d'autres associations organisent le 4 février 2012 une journée d'action DJERBA EN DANGER.
Au programme, un rassemblement devant la municipalite de Houmt Souk à 09H30 puis visite de quelques zones sensibles ravagées. A 15H30 une table ronde à la municipalite de Houmt Souk sur la situation de l'environnement et des monuments à Djerba avec la participation des spécialistes, les professeurs Younes Jadoui, Adel Kharroubi et Chahbani Bellacheb.
Soyons tous presents pour participer à cette journee pour discuter et trouver des solutions pour preserver votre île qui est un patrimoine mondial."
Houcine Kharroubi
- DIMENSIONS BAFOUEES (02.12.2011)
Autrefois, il existait deux mesures essentielles données par deux arbres emblématiques au Maghreb, l'olivier et le palmier. L'olivier, arbre de vie, généreux donateur de l'or vert, nous parlait de la largeur, de la largesse, l'impérieuse nécessité de l'espace vital et de la toute aussi nécessaire générosité. Le palmier, grâce à ses régimes de dattes nous apportait le sucre de la vie, la juste dose de douceur, et nous ramenait à la mesure dans la verticalité, et à Djerba notamment, il servait de référence pour les constructions, tout édifice ne devant pas dépasser la taille du plus grand des palmiers.
Il en est de Djerba comme de toute la Tunisie hélas, en ces temps révolutionnaires, les mêmes qui s'indignent sans toujours s'impliquer, les mêmes qui revendiquent tout en restant dans leur confort doré, construisent de ci, de là, sans aucun respect de l'environnement ni des lois en vigueur. Ils donnent à leur sens de l'opportunisme une dimension jusque-là jamais atteinte.
La révolution ne sert que leurs intérêts mesquins et à voir les tas de briques qui recouvrent l'île, on se dit qu'ils sont nombreux et pressés d'investir dans des valeurs autres que celles pour lesquelles des millions d'autres se battent au quotidien, ne serait-ce que par un comportement solidaire et responsable.
- L'ARCHITECTURE VERNACULAIRE DE DJERBA (01.11.2011)
Extrait de l'avant-propos de l'auteur, Ali Djerbi, dans son livre "L'Architecture vernaculaire de Djerba" paru aux éditions R.M.R. qui tente d'interpeler sur "l'architecture écletique qui envahit l'île" :
"L'intérêt porté aujourd'hui à l'architecture vernaculaire résulte d'un constat relatif à la dégradation de la qualité de vie dans les établissements humains que ce soit par rapport au patrimoine ancien ou à l'aménagement des nouveaux quartiers lotis et jonchés d'immeubles standardisés. En effet, aujourd'hui plus qu'hier, la plupart des sociétés sont de plus en plus d'une culture normalisante et basée sur le mimétisme aveugle des systèmes de consommation. Depuis plusieurs décennies la nature des édifices, leur implantation, leur système constructif et leur expression ne prennent plus en considération les spécificités contextuelles ni sur le plan physique, comme la nature des sols ou le climat, ni sur le plan socio-culturel, comme le mode de vie ou le niveau économique des habitants."
- EAU : DJERBA VERS L'AUTONOMIE (14.11.2008)
On en entend parler depuis des années, par rumeurs interposées, et il se dit que le projet a maintes fois été gelé à cause de négociations quant à l'implantation de cette usine de dessalement de l'eau. Il aurait notamment été question que cette station soit implantée sur les rivages de la zone touristique, prenant le risque de nuire gravement à l'esthétique de la côte et d'offrir aux visiteurs une vue sur mer inattendue.
La SONEDE va lancer en 2009 les travaux de cette station de dessalement de l'eau, investissant pour ce faire 61 millions de dinars. Les travaux devraient s'achever en 2012. Le but est d'assurer la production de 50 milles mètres cube d'eau "potable"/jour. Vous trouverez plus dinformations, ici, ici et là.
L'eau est rare sur l'île et peu de zones bénéficient d'une nappe phréatique d'eau douce. Cependant, on peut constater que l'île est un vrai gruyère, chacun creusant son puits comme et quand il l'entend, bien que cela soit interdit, pour obtenir la plupart du temps une eau saumâtre et/ou très calcaire, mais faute d'autre source d'approvisionnement, c'est la loi de la débrouille ...
Quand un puits est tari, un autre est creusé, et le premier sert hélas bien souvent de déchetterie, ce qui laisse présager de bien mauvaises nouvelles quant à l'état de la nappe phréatique d'ici quelques années, puisque ces déchetteries sauvages reçoivent sans distinction des déchets organiques mais aussi des plastiques, des piles, des bombes insecticides, des vieux pots de peinture, des médicaments, etc.
Il y avait donc et il y a urgence.
La collecte des eaux de pluie est une pratique générale mais cela ne suffit pas et les djerbiens dépendent pour beaucoup de l'eau minérale en bouteille, onéreuse et polluante de par les déchets plastique qu'elle occasionne. Fort heureusement, ces bouteilles plastique sont désormais récupérées et recyclées.
Voir le site Drinking Water, ici.
- UN DJERBIEN EN COLERE (17.06.2008)
Kamel Tmarzizet – Extraits « Halte à la défiguration de Djerba » - Paris, mars 2008
Article paru dans le journal local « Al Jazira » N° 236 – Juin 2008
« ….Quiconque a suivi, depuis des décennies, l’évolution et le changement sur l’île, a pu comme moi, constater avec beaucoup de tristesse, de stupéfaction et souvent de colère, la dégradation constante du patrimoine culturel et naturel commun, qui recèle un potentiel artistique et touristique extraordinaire. Des Menzel et des édifications ont été abattus et leurs pierres vendues dans une frénésie de démolition spéculative. Pis encore, des sites historiques et naturels d’une grande valeur, ont été supprimés avec une rapidité inouïe ; des oliveraies et des palmeraies ont disparu comme neige au soleil !... »
« …Pour l’heure, Djerba connaît des activités fébriles désastreuses et des désordres liés à une urbanisation sauvage, pléthorique et aussi et surtout à une spéculation foncière attisée par la connivence et la complicité de marchands sans éthique…. »
« …Le danger de cette frénésie de construction, qui jure avec le soi de l’île et le doux paysage de la Méditerranée s’est opéré sur l’île sans vision urbanistique, ni contrôle, ni réflexion sur l’espace commun et social et sur la qualité conceptuelle des plans… »
« …Ma virulence peut paraître à certains exagérée, mais en réalité elle à la mesure de la catastrophe écologique et du scandale, d’assister silencieux à l’étiolement de l’île, qui est en décomposition dans son linceul de béton. .. »
« …Cependant, a-t-on au moins conscience que de l’exploitation sans précaution et irrationnelle, qui se poursuit à un rythme atteignant des seuils préoccupants, résulte le risque de l’épuisement total de toutes les richesses non renouvelables que constitue le patrimoine naturel et historique de Djerba, l’île qui a fait jusqu’ici les délices des visiteurs étrangers ; ce qui se traduit en d’autres termes par l’étouffement de la poule aux œufs d’or ! Et conséquemment par la fin des activités touristiques à Djerba ?... »
"Aujourd'hui, sur Djerba, a été organisée une journée de sensibilisation: "Djerba; patrimoine historique, architectural et écologique en péril", journée au cours de laquelle djerbiens (associations, représentants de partis politiques, spécialistes, etc.. bref membres de la societé "Djerbienne de tous horizons) avons visité plusieurs endroits et sites sur l'île. Le but: sensibiliser les gens et leur montrer les "Horribles dépassements" et les massacres qu'ont subit et subissent ces sites ces derniers temps et surtout après la révolution... c'était l'HORREUR !!!.
*Carrières sauvages pour prendre du sable (Ce qui est interdit par la loi).
*Digues ou "épis" installés en bordures de mer par des hôteliers pour créer des plages "artificielles" privées à leurs hôtels (une catastrophe pour tout un éco-système de la zone Aghir...
*Décharges sauvages catastrophiques !!!
*Monuments historiques classés saccagés (mosquées, Meninx, le site archéologique de Henchir Bourgou (à coté de l'ISET Midoun).
* Mais surtout le site archéologique de Meninx (juste derrière la caserne des BOB pas loin de la nécropole) là où on se prépare pour construire une grande station de "pompage" de gaz de ville, le "pauvre Monsieur BOUCHEMMAOUI" a eu un accord (verbal dit-on) pour construire sur le site classé !!!! Pire il a commencé les travaux) et personne n'intervient ...
Vue la "passivité" des Djerbiens (que je représente) et la gravité de la situation sur le site du Meninx, à peine rentré chez moi j'ai eu l'idée d'envoyer un message Facebook à un ami, ancien collègue, professeur et Docteur en la matière.
Je vous fait partager nos messages en mode Copier/Coller.
- "IMPORTANT : Monsieur....................... : (et spécial pour vous). Ce matin en faisant l'état des lieux sur le site du Meninx... quelle ne fut pas notre surprise .Dans quelques endroits là où leurs engins creusent (pour bientôt couler (du béton) les sous-bassements de la future station) des vestiges du site apparaissent clairs et nets et surtout endomagés ... Avec mon oeil de guide de tourisme et dans l'un des fossés creusés, quelques pierres "instables" dans la terre à 1 m du sol ont attirées mon attention. Avec une barre de fer j'ai dégagé la première , puis une autre , et une suivante ...,la surprise Cf(les photos jointes) !!! une cavité taillée dans le calcaire blanc (40 cm/40cm sur plus d'1m 30) et couverte par un dallage (une plaque de calcaire blanc) ??? De quoi s'agit-il ?? Une tombe me semble-t-il sans pouvoir l'affirmer et sans en être sûr.
(c'est pourquoi je vous envoie ces quelques photos prises par mon téléphone portable)...
J'ai appelé quelques personnes présentes "spécialistes" (Dr Sadok B. Omrane, Mr Sami Ben Taher de l'INP, Naceur BOUABID de l'ASSIDJE). Certaines ont dit que c'est une tombe , d'autres une conduite d'eau !!! Du coup dans les autres fossés d'à côté d'autres jeunes on commencé à creuser dans les endroits "suspects" ... Trois autres cavité identiques ont été trouvées : SOUS LE REGARD DES OUVRIERS DU CHANTIER !!!!
Nous avons quitté l'endroit pour terminer notre programme de la journée sensibilisation, sans pouvoir rien faire !!!
Le chantier continu ...et le béton ne va pas tarder à être coulé !!! et donc tout va "disparaitre de nouveau" ...les autorités ne font rien, ne disent rien, ne réagissent pas... Que peut-on faire ??? A qui pourrons-nous nous adresser ??? Qui peut nous aider à demander l'arrêt immédiat des travaux (provisoire), juste le temps de vérifier ces "découvertes" ???
MERCI."
La réponse n'a pas tardé ...la voilà (en copier/coller) :
- "Merci pour les photos, bien que peu lisibles, il pourrait probablement s'agir d'une conduite d'eaux usées (des égoûts), mais quelle que soit leur nature et leur fonction, c'est toujrours un témoignage archéologique. Le seul compétent sur le plan administratif pour bloquer même provisoirement les travaux, c'est Sami Bettaher, qui représente l'INP. A lui d'informer la direction générale, Mr. Ahmed Ferjaoui, et rien qu'une simple correspondance au gouverneur de Médenine, ferait l'affaire, afin d'effectuer les sondages, et savoir de quoi il s'agit exactement et conserver une documentation de cette découverte fortuite. A contacter absolument Sami et personne d'autre car il est le seul vis-à-vis, compétent en la matière, à l'égard des autorités locales et régionales-
- "ok Juste pour info, Sami était parmi nous aujourd'hui !!! Et ce que beaucoup n'ont pas apprécié est sa "passivité" ...de plus qu'il est maintenant à la tête de la mairie de Houmt souk (après avoir "Dégagé" l'ancien conseil municipal ) donc il est le premier responsable de la mairie de Houmt Souk!!! Mais hélas ...et c'est ce que tout le monde répétait aujourd'hui: c'est lui qui a donné l'accord VERBAL à Mr Bouchammaoui pour "installer la station de gaz de ville à l'endroit sus cité (Le site de 70 ha de Meninx CLASSE)... Projet qualifié d' "Interêt Public" MASLA7A 3AMMA... Un représentent de l'INP qui dit OK (verbal dit-on) à installer un tel projet sur un site archéologique classé et qu'il connait très bien !!!"
- "C'est louche ça !!!!(avis personnel). Je préfère ne pas me prononcer sur sa personne, mais dans ce cas, un télégramme au nom du ministre doit être adressé dès que possible. A lui de demander des explications aux instances chargées du patrimoine, d'autant plus que Ferjaoui est débordé de dossiers de tout genre. Faites le demain à titre d'information, en disant les choses clairement tel que tu viens de me l'exposer. A ne pas oublier non plus, les médias, c'est efficace. Facebook, ça va de soi. Passe les photos immédiatement, et tu vas voir que le résultat y sera en peu de temps."
- "Ok merci."
Me voila donc suivre ses conseil et partager les photos et le "dialogue".
Jamil Denguir - Djerba, le 04 février 2012
Ce post est la reprise d'un commentaire (ici) que j'ai souhaité mettre plus en avant. Par souci d'une lecture plus confortable, j'ai pris l'initiative de supprimer les abréviations et de corriger quelques petites fautes d'orthographe (compréhensibles dans le "feu de l'action"), ce qui ne change en rien la teneur de l'échange.
- MASSACRE DE LA NATURE ET DE LA BIODIVERSITE A DJERBA (04.02.2012)
"Les actions de destruction et de massacre de la nature de l'île se poursuivent avec arrogance et surtout soutenues par une attitude qui ne tient compte d'aucune valeur de droit, c'est le sentiment d'impunité qui prévaut. De nuit et de jour, une panoplie de camions, tracteurs et une horde de pilleurs déferlent sans arrêt sur tous les sites écologiques, et archéologiques pour piller sables, pierres et pièces archéologiques. Le massacre ne peut plus durer, réveillez-vous citoyens !!. Ils s'attaquent aux sources même de la vie, pour empocher des fortunes.
Les photos suivantes (obscures) ont été prises en pleine nuit dans une action de citoyenneté regroupant associations et citoyens, découvrant les infracteurs en flagrant délit, la nuit du 29 Janvier 2012, il faisait 8 degrés au plus. D'autres photos ont été prises le lendemain matin pour découvrir l'ampleur des dégâts : Un dépotoir rassemblant tous les déchets et toutes les saletés polluantes pour camoufler l'étendue des profondeurs des ravages entrepris dans les terrains agricoles de Sadhgiane, à quelques mètres de la route reliant Houmt-Souk à Midoun...
Le même spectacle se reproduit partout dans l'île, à Dhahrat Adloun (à un Km de Srandi), où 9 mètres de la colline ont été rasés en profondeur : la moitié de la colline a été sapée.
A Souk el Guebli, site Punique précieux, on liquide des gisements de pierres, on transporte les pierres du site archéologique. Le même gâchis se perpétue à Bourgou (Site archéologique punique très ancien), à Aghir (la plage publique), à Mozrane où on est entrain de détruire une colline...
A tout ceci, s'ajoutent bien sûr tous les dégâts qu'ont fait subir à l'île cette même bande d'ennemis de la vie, à Borj Jilij, à Cheikh Yahya, à Kouz er-Rmal, et bien partout dans le site insulaire."
Mohamed Gouja
Photos sur l'article page Facebook de l'ASSIDJE.
- DJERBA EN DANGER (03.02.2012)
"Djerba Mémoire et l'Association de Sauvegarde de l'Ile de Djerba (ASSIDJE) avec d'autres associations organisent le 4 février 2012 une journée d'action DJERBA EN DANGER.
Au programme, un rassemblement devant la municipalite de Houmt Souk à 09H30 puis visite de quelques zones sensibles ravagées. A 15H30 une table ronde à la municipalite de Houmt Souk sur la situation de l'environnement et des monuments à Djerba avec la participation des spécialistes, les professeurs Younes Jadoui, Adel Kharroubi et Chahbani Bellacheb.
Soyons tous presents pour participer à cette journee pour discuter et trouver des solutions pour preserver votre île qui est un patrimoine mondial."
Houcine Kharroubi
- DIMENSIONS BAFOUEES (02.12.2011)
Autrefois, il existait deux mesures essentielles données par deux arbres emblématiques au Maghreb, l'olivier et le palmier. L'olivier, arbre de vie, généreux donateur de l'or vert, nous parlait de la largeur, de la largesse, l'impérieuse nécessité de l'espace vital et de la toute aussi nécessaire générosité. Le palmier, grâce à ses régimes de dattes nous apportait le sucre de la vie, la juste dose de douceur, et nous ramenait à la mesure dans la verticalité, et à Djerba notamment, il servait de référence pour les constructions, tout édifice ne devant pas dépasser la taille du plus grand des palmiers.
Il en est de Djerba comme de toute la Tunisie hélas, en ces temps révolutionnaires, les mêmes qui s'indignent sans toujours s'impliquer, les mêmes qui revendiquent tout en restant dans leur confort doré, construisent de ci, de là, sans aucun respect de l'environnement ni des lois en vigueur. Ils donnent à leur sens de l'opportunisme une dimension jusque-là jamais atteinte.
La révolution ne sert que leurs intérêts mesquins et à voir les tas de briques qui recouvrent l'île, on se dit qu'ils sont nombreux et pressés d'investir dans des valeurs autres que celles pour lesquelles des millions d'autres se battent au quotidien, ne serait-ce que par un comportement solidaire et responsable.
- L'ARCHITECTURE VERNACULAIRE DE DJERBA (01.11.2011)
Extrait de l'avant-propos de l'auteur, Ali Djerbi, dans son livre "L'Architecture vernaculaire de Djerba" paru aux éditions R.M.R. qui tente d'interpeler sur "l'architecture écletique qui envahit l'île" :
"L'intérêt porté aujourd'hui à l'architecture vernaculaire résulte d'un constat relatif à la dégradation de la qualité de vie dans les établissements humains que ce soit par rapport au patrimoine ancien ou à l'aménagement des nouveaux quartiers lotis et jonchés d'immeubles standardisés. En effet, aujourd'hui plus qu'hier, la plupart des sociétés sont de plus en plus d'une culture normalisante et basée sur le mimétisme aveugle des systèmes de consommation. Depuis plusieurs décennies la nature des édifices, leur implantation, leur système constructif et leur expression ne prennent plus en considération les spécificités contextuelles ni sur le plan physique, comme la nature des sols ou le climat, ni sur le plan socio-culturel, comme le mode de vie ou le niveau économique des habitants."
- EAU : DJERBA VERS L'AUTONOMIE (14.11.2008)
On en entend parler depuis des années, par rumeurs interposées, et il se dit que le projet a maintes fois été gelé à cause de négociations quant à l'implantation de cette usine de dessalement de l'eau. Il aurait notamment été question que cette station soit implantée sur les rivages de la zone touristique, prenant le risque de nuire gravement à l'esthétique de la côte et d'offrir aux visiteurs une vue sur mer inattendue.
La SONEDE va lancer en 2009 les travaux de cette station de dessalement de l'eau, investissant pour ce faire 61 millions de dinars. Les travaux devraient s'achever en 2012. Le but est d'assurer la production de 50 milles mètres cube d'eau "potable"/jour. Vous trouverez plus dinformations, ici, ici et là.
L'eau est rare sur l'île et peu de zones bénéficient d'une nappe phréatique d'eau douce. Cependant, on peut constater que l'île est un vrai gruyère, chacun creusant son puits comme et quand il l'entend, bien que cela soit interdit, pour obtenir la plupart du temps une eau saumâtre et/ou très calcaire, mais faute d'autre source d'approvisionnement, c'est la loi de la débrouille ...
Quand un puits est tari, un autre est creusé, et le premier sert hélas bien souvent de déchetterie, ce qui laisse présager de bien mauvaises nouvelles quant à l'état de la nappe phréatique d'ici quelques années, puisque ces déchetteries sauvages reçoivent sans distinction des déchets organiques mais aussi des plastiques, des piles, des bombes insecticides, des vieux pots de peinture, des médicaments, etc.
Il y avait donc et il y a urgence.
La collecte des eaux de pluie est une pratique générale mais cela ne suffit pas et les djerbiens dépendent pour beaucoup de l'eau minérale en bouteille, onéreuse et polluante de par les déchets plastique qu'elle occasionne. Fort heureusement, ces bouteilles plastique sont désormais récupérées et recyclées.
Voir le site Drinking Water, ici.
- UN DJERBIEN EN COLERE (17.06.2008)
Kamel Tmarzizet – Extraits « Halte à la défiguration de Djerba » - Paris, mars 2008
Article paru dans le journal local « Al Jazira » N° 236 – Juin 2008
« ….Quiconque a suivi, depuis des décennies, l’évolution et le changement sur l’île, a pu comme moi, constater avec beaucoup de tristesse, de stupéfaction et souvent de colère, la dégradation constante du patrimoine culturel et naturel commun, qui recèle un potentiel artistique et touristique extraordinaire. Des Menzel et des édifications ont été abattus et leurs pierres vendues dans une frénésie de démolition spéculative. Pis encore, des sites historiques et naturels d’une grande valeur, ont été supprimés avec une rapidité inouïe ; des oliveraies et des palmeraies ont disparu comme neige au soleil !... »
« …Pour l’heure, Djerba connaît des activités fébriles désastreuses et des désordres liés à une urbanisation sauvage, pléthorique et aussi et surtout à une spéculation foncière attisée par la connivence et la complicité de marchands sans éthique…. »
« …Le danger de cette frénésie de construction, qui jure avec le soi de l’île et le doux paysage de la Méditerranée s’est opéré sur l’île sans vision urbanistique, ni contrôle, ni réflexion sur l’espace commun et social et sur la qualité conceptuelle des plans… »
« …Ma virulence peut paraître à certains exagérée, mais en réalité elle à la mesure de la catastrophe écologique et du scandale, d’assister silencieux à l’étiolement de l’île, qui est en décomposition dans son linceul de béton. .. »
« …Cependant, a-t-on au moins conscience que de l’exploitation sans précaution et irrationnelle, qui se poursuit à un rythme atteignant des seuils préoccupants, résulte le risque de l’épuisement total de toutes les richesses non renouvelables que constitue le patrimoine naturel et historique de Djerba, l’île qui a fait jusqu’ici les délices des visiteurs étrangers ; ce qui se traduit en d’autres termes par l’étouffement de la poule aux œufs d’or ! Et conséquemment par la fin des activités touristiques à Djerba ?... »